OTTOF

OTTOF

(c) Margot Valeur

Bouchra Ouizguen offre un espace d’expression frénétique à quatre femmes aïtas marginalisées au Maroc. La performance ne tient sur rien d’autre que leurs présences magnétiques. Au cours d’une longue introduction dans une pénombre ténue comme à l’orée du jour, elles apparaissent, silencieusement, le corps calfeutré sous de lourdes étoffes, quasiment immobiles, se livrant à d’infimes mouvements de bras, de lentes torsions et rotations. Puis, par un cri puissant, sorti du plus profond de leurs entrailles dans un tremblement collectif ritualisé, elles rompent le silence, se font furies ensorcelantes dans une course pressante qui fait office de libération. Elles se défont de leurs vains ornements et imposent une féminité provocante et hypertrophiée. Le geste est libre, cru, beau, tellement émancipateur. Elles disent leur besoin hurlant d’exister et d’aimer.