Cabaret Crusades

Cabaret Crusades

Grâce à des marionnettes en verre à la bizarrerie presque gothique et à un sens cinématographique étonnant, le film se révèle plastiquement remarquable. Pourtant, l’extrême précision factuelle et le caractère elliptique du montage rendent le récit difficile pour le spectateur peu familier du Proche-Orient médiéval. Mais ne devrait-on pas voir ici une reprise du geste d’humilité des chroniqueurs de ce temps, s’effaçant pour se faire les greffiers de la mémoire du monde ? Le film semble ainsi saisi par un double mouvement contradictoire : à la fois entreprise de démystification des croisades par la chronique triviale des rapports de force, et geste de perpétuation du mythe rendant, par la fantaisie plastique, le passé à son étrangeté radicale.