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Plongés au coeur de la peinture flamande, les dix danseurs d’Olivia Grandville insufflent la vie aux personnages du tableau de Pieter Bruegel, Combat de carnaval et de carême. Dans une explication d’oeuvre linéaire qui s’emballe, une voix off décrit la composition du tableau, tandis que les danseurs l’illustrent. La chorégraphie, portée par un remix des Quatre Saisons et du Sabat Mater de Vivaldi, devient chaotique, oscillant entre mécanique rouillée et chant des anges. Les poses s’enchaînent dans un rythme toujours plus soutenu et forment le mouvement d’un temps inéluctablement cyclique, brisé seulement une fois l’an. Dans ces instants de ferveur et de liesse, la frontière entre sublime et grotesque se fait ténue. C’est pourquoi, sur toutes les places, le défilé du carnaval continuera de croiser la procession du Mercredi des Cendres.