Comment va le monde ?

Comment va le monde ?

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Il est des spectacles qui étreignent le monde et les êtres comme jamais. Marc Favreau a donné naissance à un clown philosophe – Sol – dont la parole brasse l’univers. Sa logorrhée finement burlesque bouillonne à travers Marie Thomas, qui reprend les écrits de l’auteur québécois. Seule sur scène, l’époustouflante comédienne donne vie à un personnage pétri d’un héritage littéraire ancien, à la fois figure couplée du Destin et de l’Étoile (Scarron, « Le Roman comique ») et figure rabelaisienne. On s’enivre d’un texte aux accents novariniens, mais conçu dans une tonalité plus joyeuse, bien que faussement naïve. Car sous l’apparence du jeu de mots pétillant émerge un discours bien senti, qui caresse à rebrousse-poil la morale bien-pensante.