Fastidieux cabaret viennois

Les Derniers Jours de l'humanité

DR

« Les Derniers Jours… », dans cette adaptation de David Lescot, a voulu se reconnecter au cœur de cette « tragédie documentaire » (dixit Karl Kraus). Notamment par l’utilisation quasi continue d’images d’archives, projetées en arrière-plan, qui sont le contrepoint naturel de la théâtralité des personnages circulant sur la scène. Malheureusement, en dépit de cette fusion joliment ponctuée par un répertoire de pièces pour piano, jouées en live par le pianiste Damien Lehman, de cette époque viennoise pré-dépressive (Schoenberg, Berg…), le reste du projet échoue totalement. Fidèle à son approche pluridisciplinaire, Lescot multiplie les points d’entrée du texte (alternance de lectures, de saynètes burlesques, de chansonnettes façon cabaret, d’images projetées sur fond musical…), mais n’arrive jamais à le faire entendre vraiment. Ce qu’on entend, par contre, ce sont les rires forcés de Podalydès et les minauderies de ses camarades. Mauvaise direction d’acteurs, flirtant avec le grotesque, et surtout une mise en scène blafarde et ennuyeuse, qui nous conduit à déserter le spectacle avant la fin.