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Il fallait bien quatre heures à Bob Wilson pour livrer ce condensé des douze mille vers de « Faust » en version cabaret berlinois. Avec un sens du grotesque et de l’autodérision, porté par une troupe du Berliner Ensemble au top de sa forme, le spectacle évacue l’approche frontale de la métaphysique goethienne en faveur d’une tragicomédie esthétisante et extravagante. Tableau après tableau, les fulgurances visuelles et sonores de Wilson sont une démonstration toujours actuelle de son talent kaléidoscopique. L’incroyable Méphisto, gesticulant sur les créations musicales d’Herbert Grönemeyer et éclipsant le fade Faust, livre une performance aussi décousue que magistrale.