Ici, l’air est coloré et tout nectar embaume tel un parfum. Voilà qu’à Bora-Bora une tendre idylle se noue dans l’écrin d’un exotisme imaginaire typiquement français de la fin du xixe siècle. Reynaldo Hahn, élève de Massenet, écrit à dix-sept ans un opéra sans prétention, à l’intrigue simple (un tendre amour déçu) mais qui pétille de l’influence de Pierre Loti (personnage central de l’opéra). La mise en scène d’Olivier Dhénin reproduit à merveille l’esprit de mystère et de transfiguration qui parcourt l’œuvre du peintre. Au cœur de ces scènes délicates, les voix sonnent délicieusement. Marion Tassou (Mahénu) est tout à fait splendide, et sa voix s’harmonise joliment avec Enguerrand de Hys (Loti). Les chœurs entraînent le public dans un lointain ailleurs avec justesse… Un moment de poésie simple et beau.
L’Île du rêve
L'Île du rêve