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Une femme seule fume et sa main tremble. Debout dans la lumière face au pied de micro, penchée vers le miroir de la coiffeuse pour nous faire sentir ce qui a traversé Ingeborg Bachmann. Mina Kavani campe la narratrice avec droiture et fait vibrer les beaux extraits de cet unique roman. Se dessine, entre deux immeubles d’une rue de Vienne, la figure obsédante de l’homme aimé à la double silhouette, cette « première épine dans le coeur » de la princesse Kagran, autre incarnation de la poétesse. Les séquences de film, très esthétisantes, n’ont pas d’intérêt : la présence de cette femme statique et fière suffit.