(c) Nikos Vourliotis

Transposition de « Mademoiselle Julie » de Strindberg dans la moiteur sud-africaine post-apartheid, la pièce de Yaël Farber mise tout sur un naturalisme en force : bottes poussiéreuses, coït fougueux sur la table en Formica de la cuisine et gros bouillons de sang après un découpage utérin à la faucille. Totalement réécrit, le texte s’alourdit de quelques répétitions mais parvient à maintenir la tension transgressive, quoique datée, de l’original suédois. Avec un travail précis, sensuel et chorégraphié, les amours ancillaires de Julie et John (Hilda Cronjé et Bongile Mantsai) posent crûment des rapports de domination complexes et tragiques. Un projet puissant mais un peu trop démonstratif.