Les porteurs d’eau, ce sont ces anonymes du peloton, chargés de se sacrifier pour faire triompher le champion de leur équipe. Né dans le guidon lui-même, l’auteur et comédien Denis Laujol recrée le parcours de l’un d’entre eux, le Belge Florent Mathieu, tout en se remémorant sa propre carrière de cycliste, vite abandonnée. Nourri de ces matériaux biographiques, calant son vélo sur les œuvres d’Antoine Blondin, l’acteur joue de tous les registres et « transforme un accident en épopée ». On est touché par l’évocation nostalgique et drôle d’une époque déjà révolue, celle de Bernard Hinault, des mégaphones et des passions populaires. Le corps de l’acteur porte encore les stigmates de cette « vie de petit soldat ». Car le cyclisme, c’est aussi la recherche de sa propre perte, la quête poétique d’un « impossible rêve », la trajectoire vers l’« inaccessible étoile ».
Porteur d’eau
Porteur d’eau