(c) Gérard Jonca

Matin blême, bus vers l’aérogare 2M, contrôles incessants, spotlights commerciaux et néons excessifs, odeur persistante des parfums mélangés à la sueur de la foule en transit, sécheresse de l’air conditionné,  2 millions de passagers pressés et contraints : Roissy génère vite un sentiment d’inhumanité. Quant, au détour d’un dernier couloir, apparaît un écrin au service d’un art, la céramique. Sèvres et ses talents artisans et lents se dévoile là, scénographie forcément limitée mais douceur de la porcelaine de très haut de gamme, vision brève d’un ailleurs raffiné. L’apaisement des neurones et la satisfaction esthétique sont à la mesure inverse de ce qui a précédé. Pilotés par une organisation attentive et professionnelle, le collectif de plumitifs comme les passagers en transit, apaisent leur soif du Beau par cette gorgée d’humanité dans l’univers machines. Que dire à ceux qui ont eu l’audace de ce projet sinon merci ?