Le secret de la petite chambre

Le secret de la petite chambre

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Noir. Lumière ténue. Corps immobile. Tête absente, invisible. Silence rythmé de pulsations maritimes et telluriques. La salle retient son souffle. Se laisse envahir peu à peu par cette chorégraphie lumineuse du noir qu’elle transperce. Seuls les corps sont apparents. Corps nus, seins lourds, corps légers dans leur immobilité présumée. L’énergie vitale s’exprime dans la retenue propre aux écrits japonais dont le spectacle s’inspire. Respiration maîtrisée avec laquelle le public s’harmonise peu à peu, convertissant le mouvement des corps en un souffle commun dans ce noir où l’on s’abandonne. Pure poésie.

Et quand la lumière se rallume, ce sentiment d’avoir voyagé ensemble, d’avoir généré un lien d’amour rare. Scintillement dans une nuit de fin d’époque, sentiment d’avoir retrouvé la parole grâce à ces corps kanjis.