Voilà un homme qui aime les femmes, à tel point qu’il s’enferme avec elles, nues, à merci. Et que la clause résolutoire sera de les rhabiller de Schiaparelli à la fin de ces journées lentes, de redresser ces colonnes vertébrales et de présenter cette tension renouvelée des corps au regard du Maître. Élan de vie. Voilà un homme qui aime Dali, au point d’offrir à sa dépouille cryogénisée la présence de ces quatre humaines pendant un instant de son éternité, instant si long que, tel Lazare, il disparaîtra lors d’une nuit bacchanale. Voilà un homme qui aime les mythes au point de se confondre dans un personnage, Seabearstein, non pas percé de flèches irrésolues mais tour à tour mer, ours et pierre. Axe de ces désirs. Mort/désir, vie/pulsions mortifères : cette œuvre génère une libido extrême, énergie vandale tout autant désacralisante que sacrée. À voir, urgemment, en ces temps de besoin inextinguible de vie joyeuse.
Sfar/Dali : une seconde avant l’éveil
Une seconde avant l’éveil