Beauty remained for just a moment then returned gently to her starting position

Beauty remained for just a moment then returned gently to her starting position

(c) John Hogg

C’est un ballet canaille qui nous entraîne dans les rues de Johannesburg, à la recherche d’une multitude d’éclats de beauté glanés à travers la ville. Robyn Orlin et la compagnie Moving Into Dance Mophatong révèlent avec humour le beau, sur le stand d’un marché, dans les plis d’une robe Pompadour tressée dans des cabas Barbès, dans un rire franc ou encore dans la verve insolente de la déesse des tutus. Sous un soleil qui n’est pas synonyme de torpeur, mais d’exaltation, les corps s’embrasent sur le macadam brûlant, et le public est gagné par cette allégresse communicative. Munis de bouteilles d’eau, les spectateurs prennent part au ballet, émettent des gargarismes rythmés par les ordres absurdes des danseurs et font craquer le plastique des bouteilles dans un joyeux capharnaüm. Dans “ce périple nomade,” comme l’a pensé Robyn Orlin, la beauté est imprévisible et éphémère, elle surgit d’un détail ou nous enchante dans le trivial. Tous ces fragments de beauté nous ont également rendus heureux.