Do you know Kabamaru? Proche parent de Nicky Larson, ce personnage de manga japonais a littéralement fasciné l’enfance koweitienne de Monira Al Qadiri. Sa capacité à engloutir des quantités astronomiques de nouilles et sa voix grave reconnaissable entre toutes l’ont amenée jusqu’au Japon à la recherche de son héros. Esthétique méga kitsch au menu, c’est une plongée dans un univers animé d’objets démesurés et de shows télé nippons que la silhouette anthropomorphe et son double de chair et d’os nous font partager. Tout ici est affaire de dualité et de léger déphasage : la marionnette à l’effigie de l’artiste parle avec la voix de la doublure arabe de Kabamaru (le mouvement était peut-être superflu), Monira Al Qadiri elle ne s’exprime que très peu et en japonais, Kabamaru n’est plus que synecdoque, sa voix et sa bouche sans fin comme leitmotiv obsessionnel. En terrain inconnu et pourtant familier, la plasticienne parvient à nous perdre au fond des bars de Tokyo en nous invitant avec candeur, sensibilité et humour au creux des méandres de son histoire personnelle. C’est à une rêverie pop en technicolor qu’il faut s’attendre à être convié.
Feeling Dubbing
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