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Un homme seul et vieux mange des bananes et écoute une bande sonore qu’il a lui-même enregistrée des années plus tôt. Cette « Dernière bande », très beckettienne, oscille entre burlesque et tragique avec un texte à plat, qui tient la bride à l’émotion. Rien de tout cela ne se donne de lui-même : il faut le faire vivre. François Small, alias le clown Smol, maintient l’énergie de la pièce par sa gestuelle au cordeau, faussement lâchée. C’est un artiste du mouvement, drôle sans ostentation et sans basculer dans l’excès. Mais la voix, celle du comédien ni celle de la bande, ne porte vraiment au-delà du texte. Celui-ci n’aide pas certes, tant il tient au non-dit. Ce n’est pas ici que l’on en trouvera la transcendance ; mais une interprétation agréable, sans éclair et sans fausse note.