Le grand saut

Floe

DR

En guise d’apéritif, le Quartz de Brest nous a conviés sur les hauteurs de la ville, auxquelles on accède par un téléphérique flambant neuf, à une performance dans les nouveaux Ateliers, ancienne usine de la marine restituée récemment à la Ville. Magnifique espace où se trouvent la médiathèque et bientôt un cinéma, sorte de grand Cent quatre – pour les Parisiens – mais au bord de la mer, faute d’être au bord de la Seine. Le Fourneau, Centre des arts de la rue de Brest, s’est associé au Quartz pour présenter, dans un souci de croiser les formes et les publics sans doute, la création du circassien Jean-Baptiste André, qui essaie par d’incroyables combinaisons corporelles de relier les sculptures anguleuses de Vincent Lamoureux, avec lequel il collabore. Vaine tentative parfois tant il manque de choses à la performance pour s’imposer dans ce hangar immense du plateau des Capucins… Pas de musique, pas de costumes, de fait, pas de lumières, qui sont assurées par le jour qui passe dans les baies vitrées du toit… Rien qui aide à porter le propos au-delà de la performance physique – réelle et incontestable –, qui fait pâle figure aux yeux de tous ceux qui s’intéressent aux Traceurs, tentant des choses bien plus audacieuses (avec une poésie parfois plus aboutie que cette demi-heure ne valant que par le dénouement, et qui pourrait se traduire par un grand saut n’ayant pas lieu).