“Les Monstreuses” traite d’un sujet prometteur : la mémoire traumatique qui passe de génération en génération dans les familles, de façon souvent inconsciente. A travers trois générations de femmes, Leïla Anis montre comment le trauma se reproduit sous différentes formes, avec pour point commun la question de l’anormalité. Comment accepter de ne pas répondre aux stéréotypes de genre concernant la maternité ? Ces femmes monstrueuses, celles qui ne se sentent pas mère, celles qui n’aiment pas leurs enfants, celles aux prises avec le fantasme de l’instinct maternel, celles qu’on n’ose habituellement pas montrer sont enfin présentes sur scène. Tirant du côté d’Elisabeth Badinter, le texte est malheureusement desservi par une mise en scène assez scolaire qui le parasite parfois, comme si l’autrice et son metteur en scène ne lui faisaient pas assez confiance.