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“Loss-Layers” est une expérience, tant sur le plan visuel que sonore. Au centre d’un carré blanc, une forme humanoïde recroquevillée s’éveille peu à peu tandis qu’un grondement sourd monte des ténèbres et fait vibrer les sièges de la Maison de la culture du Japon. La technique parfaite et l’interprétation de la danseuse sont magnifiées par un formidable travail de lumière. Les faisceaux transforment ainsi le corps de cette créature aux allures « miyazakiesques », au rythme des mouvements et respirations. Le voyage est semé d’embûches. Dans sa lutte avec cet espace virtuel mouvant, Yum Keiko Takayama atteint une transe proche de l’exorcisme. Il semblerait que son corps soit à la fois la victime et le maître, jusqu’au dévoilement d’une nudité animale et troublante. On est envoûté par cette performance chorégraphique surprenante et sensible qui dérange autant qu’elle nous emporte.