Nos disques sont rayés – Frédéric Lordon

Nos disques sont rayés - Frédéric Lordon

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Il y a un an Frédéric Lordon a pris rendez-vous au Rond-Point. Honorant cet engagement, il confie au spectateur être animé d’« affects contradictoires », reprenant ainsi les mots de Spinoza. Non doté du don d’ubiquité, il n’était pas à la manifestation pour le soutien au jeune Théo à Ménilmontant. Un an plus tôt on n’aurait pas pu prédire un tel événement, même si c’est tristement peu étonnant. Mais Frédéric Lordon s’adresse à nous comme s’il s’attachait à s’étonner de tout pour ne jamais s’habituer aux dérives démocratiques. Avec un prisme singulier, il se confronte à nos disques rayés : celui, et c’était de mise, de la violence policière, mais aussi celui de la gauche (qui est de droite), de l’Europe, de la démocratie, le tout à l’heure du néolibéralisme… Ça semble beaucoup. Ça l’est. Et avec un tel égard pour la précision, la nuance et la clarté que si l’engagement n’était pas ce soir dans les rues de Paris, il semble inscrit et ce, sans compromis, dans la démarche intellectuelle de cet invité.