Chez Harmony Korine, tout est pop et hype à la puissance carrée, à commencer par sa rencontre mythique à 22 ans avec Larry Clark, dans un parc à skaters de Manhattan, qui lancera sa carrière cinématographique grâce à l’écriture du cultissime “Kids” (1995). Si on connaît les films, projetés pour l’occasion jusqu’à début novembre dans les salles obscures du Centre Pompidou, on est moins familier de son travail graphique, qu’il s’agisse de photos, peintures ou collages. Korine est le recycleur postmoderne par excellence :  il a digéré l’imagerie du cinéma et de la pop culture d’avant-garde pour la recracher avec à la fois humour et noirceur, comme en témoigne cette “Acrylique sur bandes VHS” qui détourne des jaquettes de films des années 80 et 90. L’inclusion dans l’exposition de ses œuvres de jeunesse témoigne d’une certaine autocomplaisance, mais pas si désagréable que ça, car déjà y pointent un sens de l’ironie et d’un néoromantisme dark et décapant. On en profitera aussi pour découvrir ou revoir les clips que Korine réalisés pour Sonic Youth ou Cat Power. Sexe, drogues et rock’n’roll, donc, que cette rétrospective galvanisante.