Un homme en croise un autre. Le soir tombe. Le silence semble ici la seule position confortable ; toujours celui qui parle est en défaut. Et tous deux ont peur de l’autre. L’espace scénique resserré prend ici les deux personnages au piège de leur confrontation. Au piège de leurs deux solitudes hostilement frottées l’une à l’autre. À faux pendant un moment, les comédiens semblent se chercher eux-mêmes, chercher leur jointoiement à la langue de l’auteur. Le texte échappe, trop ample peut-être pour cette mise en scène un peu schématique au début. Puis les corps se transforment, s’enduisent de glaise, se font monstres et masques. Ils crient leur vérité, trouvent peu à peu leur alchimie et finissent par rencontrer, dans des moments de grâce, le lyrisme sec de Koltès, crépusculaire.
Dans la solitude des champs de coton
Dans la solitude des champs de coton