Cadres de vie

Cadres de vie

Comment survivre après avoir fréquenté une grande école de commerce ? Démonstration par l’exemple : Eloïse Mercier en fait le sujet d’un spectacle. Dans ce rituel exutoire, elle brosse le portrait d’une jeune fille trop maligne ou trop sensible pour tomber dans le panneau des méthodes de marketing et de néomanagement. Mais plutôt qu’un pamphlet à charge contre les injonctions à la performance et à la « win attitude », c’est avec l’art délicat du décalage et de la dérision que l’autrice-interprète parvient à nous emmener dans ce drame initiatique qui questionne la vision du monde qu’on inculque aux jeunes dans les « filières d’excellence ». Avec virtuosité, elle passe d’un personnage à l’autre, dessinant des vignettes désopilantes ou graves, toujours efficaces, et dynamite ainsi les uns après les autres tous les cadres qui nous enferment, afin que nous sortions du sentier tout tracé de la réussite et sachions enfin qui l’on est et quelle est notre place sur Terre.