© A. Chazelle

Là où s’ébattent les corps des danseurs se dessinent deux espaces clivés, d’un côté un long rectangle blanc en linoléum posé au sol et, de l’autre, l’espace si caractéristique de la Ménagerie de Verre, ce fond de salle bétonné et rugueux où pend un rideau blanc, de ceux qu’on imagine suspendus dans des abattoirs. Vincent Dupont crée alors dans ce lieu cinq situations, chacune d’entre elle faisant interagir deux danseurs situés dans leur zone respective, l’un et l’autre découvrant, progressivement, la présence d’un intrus, d’un autre être-au-monde, avec lequel ils commencent à échanger. Laboratoire des forces d’attraction instinctives, « Cinq apparitions successives » montre le corps à l’état naturel, primal, agité par des borborygmes, modelé par la rencontre faite sous nos yeux avec l’autre sauvage ou ensauvagé, présentant une humanité peu commune. Las de la réitération de ces apparitions, l’enthousiasme des premières minutes s’émoussera néanmoins au vu de situations spectrales par trop lénifiantes.