Alfredo Arias a eu envie de revisiter les cabarets et leurs outrances du milieu du XXème siècle, c’est son droit. Désir de remettre en lumière par les textes de Viviani un burlesque oublié ? Caprice d’un maestro hors du temps ? Il a choisi la débauche: des costumes splendides, des décors chers et un cadre pour cela, sublime Athénée Louis Jouvet. Il a aussi choisi le ridicule pour ses personnages, systématiquement joués à contre-emploi. Il a enfin choisi de conserver l’italien comme langue de scène, langue nerveuse rapide et riche mais qui ne supporte que si mal le sous-titrage: le spectateur devant ce flot de mots n’a d’autre choix que de lire pour tenter de comprendre quelque chose à cette histoire foutraque et mal torchée. Bref, Alfredo Arias a décidé de se faire plaisir. J’en suis heureux pour lui. Moins pour le spectateur qui, malgré une réelle tendresse pour ces acteurs malmenés, une réelle envie de rire et de se laisser entraîner dans ces inepties, ne peut contenir un bâillement et un soupir. Et la déception de n’avoir sûrement pas su être à la hauteur de l’offrande du Maître. Le burlesque n’est pas servi.