Avec “Monumental”, Martin Hansen s’interroge sur la réappropriation. Partant de la “Mort du cygne” dansée en 1905 par Anna Pavlova, ce qui l’a rendue célèbre, le chorégraphe semble se demander s’il est vain de vouloir s’y attaquer. A ce titre, la liste des danseuses récitée en boucle comme un mantra peut faire figure d’encouragement comme d’un monument impossible à surmonter ; l’artiste s’y attaquant en 2018 ne fera jamais que passer après. Reste alors la solution de détourner les codes. Adieu chaussons, bonjour baskets. Exit les décors luxueux, des panneaux blancs (“monument”, “obscurité”, “lumière”) feront l’affaire. S’appuyant sur un enregistrement audio d’une représentation, Martin Hansen peut alors créer, non sans un certain humour, son propre cygne, ajoutant son nom à la liste répétée. Le décor entièrement blanc apparaît alors non pas comme une volonté de faire table rase du passé, mais comme la page suivante d’un livre en perpétuelle écriture.