Chroniques d’une ville qu’on croit connaître

Chroniques d'une ville qu'on croit connaître

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Comment expliquer le suicide d’une jeune fille au moment où son pays se prépare à renaître à la vie ? Jamais la Syrie n’est évoquée explicitement dans cette pièce de Wael Kadour, mais c’est pourtant bien elle le personnage principal. Sans jamais se dévoiler, elle se devine dans les maux et les obsessions des protagonistes qui tentent de trouver un sens en reconstituant l’histoire de Nour. En entremêlant le deuil d’une mort qui semble inexplicable et les soubresauts d’une révolution tant attendue, Mohamad Al Rashi resserre l’intrigue entre les parpaings qui jonchent le sol. Ces blocs de béton dressent une architecture mouvante, grisaille oppressante qui délimite une certaine réalité et un territoire encore à conquérir. Les acteurs, tous généreux et investis, portent avec verve leur personnage et semblent partager avec eux leurs fardeaux et leurs rêves.