Delusion Club

Delusion Club

Attention, mesdames et messieurs, vous voici embarqués dans un cabaret inquiétant, plongés dans une ambiance étrange qui fleure les années 1920, accueillis dans une pénombre en rouge et noir par un Dracula chanteur et la famille Addams au piano. Le Cirque des mirages, duo habitué du Festival d’Avignon, présente son dernier opus avec autant de panache et de verve qu’un Nosferatu ayant ingéré la grammaire de siècles de chansonniers. L’écriture au cordeau fait oublier les facilités dramaturgiques, chaque chanson est une histoire en soi, un paysage burlesque, et si Michel Foucault nous dit que l’imaginaire se loge entre « le livre et la lampe », il se déploie ici avec onctuosité et malice entre chaque uppercut que se plaisent à nous envoyer Yanowski et Parker. Les mains du conteur, déliées, immenses, apprivoisant l’espace autour du micro, répondent, complices, à celles alertes et joueuses du pianiste pour un numéro d’acrobates des mots sur le fil.