Disparu

Disparu

© Roman Bonnery

Cédric Orain s’empare d’un thème très en vogue, les disparitions volontaires, en figurant l’évaporation inexpliquée d’un fils. Délicatement soutenue par une création lumière qui démultiplie peu à peu les ombres du personnage, la dramaturgie passe du témoignage mollasson (qui n’est pas sans rappeler « Le Fils », de Marine Bachelot) – dans lequel une voix off se fait l’avatar laconique du spectateur – aux fantasmes beaucoup plus inspirants de la mère, enchevêtrant réminiscences sentimentales et débordements imaginaires. Il faut s’imaginer que la protagoniste déserte un temps la chaise supportant le poids de la disparition pour s’élancer plus profondément dans le champ du « peut-être » : ce qui s’est peut-être passé, ce que le fils est peut-être devenu et ce que la mère traverse de douleurs intérieures émeuvent plus que le récit thématique, presque déjà routinier, de l’invisibilisation de soi, de même qu’ils agrègent avec une poésie certaine l’inexpliqué à l’inexplicable.