Flavien

Flavien

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« Flavien » porte bien son sous-titre de « one man show expérimental » – à moins qu’il ne s’agisse carrément d’un anti-one man show, tant le spectacle dynamite la mécanique du stand up. Il va sans dire que la machine fonctionne beaucoup mieux quand le prétexte méta devient le recours à des scènes dramatiques (notamment avec les parents hilarants du personnage éponyme) que lorsqu’elle s’épanche sur le pseudo-thème du Narcisse. Impossible néanmoins de ne pas évoquer le public du jour choisi pour la représentation, parasité par une horde de groupies spectacularisant chaque non-événement par un tonnerre de rires connivents… Elles mettent violemment en péril le spectacle, qui se veut presque – s’il est vraiment radical – non drôle, voire énervant. « Flavien » les avait heureusement anticipées, vu qu’une scène exclusivement sonore tourne en dérision les rires à tout-va d’une audience imaginaire qui se prépare tellement à rire qu’elle rit pour n’importe quoi. Voilà finalement une demi-réussite, qui parvient relativement à provoquer son spectateur – du moins lorsqu’elle surpasse avec brio un entre-soi artistique parfois délibéré.