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Dans “Happy Child”, cinq frères et sœurs à nouveau réunis convoquent à l’âge adulte leurs souvenirs d’enfance, leurs jeux, leurs disputes. On va de surprise en surprise dans une escalade burlesque, de perruques en acrobaties, de chants parodiques en travestissements. Le traitement du langage est intelligent : le texte, prononcé par bribes, centre le focus sur les corps et les situations. Les non-dits et frustrations sont révélés tacitement par les gestes et les regards. Ce silence est juste et brutal, et le comique traduit les tentatives des personnages de combler les failles de leurs existences. La force de Nathalie Beasse, c’est qu’elle parvient à nous plonger à chaque tableau dans une atmosphère singulière, avec comme fil conducteur la force des liens fraternels. On lui reproche cependant sa tendance à la surenchère, où l’absurde pour l’absurde rend parfois stérile l’effet escompté.