Je crois que dehors c’est le printemps

Je crois que dehors c'est le printemps

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Gaia Saitta accueille les spectateurs dans la salle. Elle leur parle, en choisit quelques-uns qu’elle invite à prendre place sur des chaises installées sur les côtés du plateau. Gaia, ou plutôt Irina, nous reçoit. C’est son anniversaire. Irina Lucidi, héroïne bien malgré elle d’un triste fait divers, est cette femme dont l’ex-mari est parti un beau jour en emmenant leurs deux filles, Alessia et Livia. Si le corps de Matthias Schepp a été découvert quelques jours plus tard, les jumelles n’ont jamais été retrouvées. L’anniversaire se transforme en célébration. Nous sommes conviés à suivre cette femme blessée dans les méandres de sa mémoire, dans le dédale des bureaux de la police judiciaire et des juges. Nous, spectateurs, devenons juges, policiers, enquêteurs, psychologues, journalistes, amis.

Soutenue par le remarquable travail artistique de Giorgio Barberio Corsetti et de l’équipe technique, Gaia Saitta interprète le texte de Concita De Gregorio dont les entretiens avec la véritable Irina ont donné naissance au roman « Mi sa che fuori è primavera ». Gaia Saitta ne se contente pas d’interpréter le texte : elle est une magnifique Irina qui tente de dire l’ineffable, d’expliquer l’inexplicable et qui lutte avec courage et détermination contre le Néant. Nous sommes là, à côté d’elle(s), bouleversés mais étrangement heureux.