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Dans un futur post-apocalyptique, guidé par un cactus qui parle, sorte de Béatrice végétale, le performeur belge Diederick Peeters explore le royaume des esprits et de la “revification”, c’est-à-dire du rejaillissement des morts chez les vivants. Porté par une vision jungienne du monde (somme toute encline à accepter la lettre du Coran “Il est des signes pour ceux qui croient”), Peeters délivre une performance-conférence d’illusionnisme rétro et burlesque qui convoque à la fois les théories spirites de Kardec et l’imagerie roberthoudinienne. Mais-delà du dispositif scénique qui balance entre tableaux poétiques et kitsch assumé – avec la complicité de Jonas Chéreau – c’est à une véritable entreprise ludique et enthousiaste de réenchantement du monde qu’il convie. Et à un hommage déguisé au théâtre, au cinéma et au pouvoir de la représentation, qui rappelle que Méliès a commencé sa carrière comme prestidigitateur, et qu’il ne tient qu’au choix de chacun de féconder son rapport au monde par un regard magique sur les choses.