Combien y a-t-il de points virgules dans « La Recherche du temps perdu » ? Quels sont les verbes les plus utilisés ? Combien des exemplaires de l’intégrale ont été vendus depuis sa publication ? « Le Proustographe » compile les réponses à ces questions statistiques mais ne s’en contente pas, proposant une véritable encyclopédie de l’univers proustien. Sélectionnées avec soin par Nicolas Ragonneau (éditeur du site proustonomics.com), superbement illustrées infographiquement par Nicolas Beaujouan, les données abordent aussi bien l’œuvre que le mode de vie du romancier, fournissant un panorama transversal qui remet en perspective les grandes thématiques du livre, mais aussi le contexte de l’écriture. On y découvre ainsi aussi bien le thème astrologique de Proust (Mars dans la Maison IV : le travail peut nuire à la santé) que la liste de ses drogues favorites (de la belladone au véronal) ou le plan de son appartement du 102 boulevard Haussmann. Si l’entreprise semble contradictoire avec le principe proustien de séparation – pour ne pas dire d’abîme – entre l’homme et l’artiste, il ne s’agit pas ici tant d’analyser l’oeuvre que d’en éclairer une dimension quantitative (qui la caractérise tant par ailleurs) et de recomposer visuellement son évocation transversale – historique, linguistique, sociale, artistique… Car « Le Proustographe », en jubilatoire compagnon du proustophile. est un hommage ludique qui donne avant tout envie de se replonger corps et âme dans « La Recherche ».

192 pages, 24 €