© Dorothée Thébert

« Je ne veux plus parler d’art. Il y a trop de discours. Pas assez d’action ». Voilà, avec l’approximation de ce que nous permet la mémoire, la clef que tend elle-même « L’histoire mondiale de ton âme » au spectateur. C’est un lieu commun que l’on commence à bien connaître : ceux qui prétendent vouloir faire des fresques-mondes sur scène, même par fragments, ne réussissent à convoquer ni la puissance évocatrice de l’image picturale, ni la profondeur du format romanesque. Il ne reste alors que des bouts qui s’étiolent, se perdent en hyperboles désuètes et approximatives. Bref, une soupe de bonnes idées avortées.

Ce ne sont pas moins qu’une trentaine de textes qui s’inscrivent dans cette pièce d’Enzo Cormann ; pourtant, l’échantillon présenté ici ternit admirablement tout espoir possible. Ça crie et ça crie encore un peu plus pour faire oublier qu’il y a, finalement, assez peu à creuser dans cette matière initiale. Quand on n’a rien à dire, autant le dire plus fort, cela bien connu. Même en format de poche, les mauvaises histoires racontées mille fois autrement ailleurs ne plaisent pas plus. Elles durent cependant moins longtemps, c’est déjà ça de gagné.