En slip, il court « pour être et pour savoir ». « Il », c’est qui ? Ce n’est personne. Et c’est bien le problème. Tout au long de cette course mystico-doloriste « vers la joie » (cherchez l’erreur), Olivier Py pose des questions. Beaucoup de questions. De l’amour à la mort en passant par la politique ou le religieux, tout y passe. De ce point de vue, le metteur en scène et directeur du festival colle d’ailleurs parfaitement à son credo : « Le silence, c’est la mort. » Le problème, c’est que, inversement, le bruit, ce n’est pas la vie. Beaucoup de questions, donc, mais peu de pistes de réponse. De cette traversée de la ville par un architecte réveillé « par une déflagration » et qui sort dans les rues à la recherche de sa rédemption, le spectateur sort las. Las et assommé par la logorrhée fanatique et exaltée d’un Olivier Py qui propose ici l’adaptation du premier chapitre de son livre « Excelsior ». Perdu au milieu de phrases sans fin, il ne reste alors plus au spectateur qu’à se raccrocher à l’impeccable élégance de la scénographie de Pierre-André Weitz et aux efforts de Pedro Casablanc, qui malgré l’ontologique solitude qui est la sienne et qu’il représente propose une composition touchante. Touchante aussi, cependant et comme toujours, la démarche d’Olivier Py, qui, tel un adolescent plein de rage et de poésie, crache au monde ses questions. Comme tout un chacun, l’artiste se cherche et met à disposition ses avancées pour nous proposer un chemin, voir une place. Malheureusement, aussi louable soit-elle, depuis les gradins l’intention ne suffit pas. Elle ne suffit pas puisque la scène ne peut être seulement l’espace de psychanalyse d’un homme, et doit aussi être le miroir vital dans lequel le spectateur trouve une partie de son reflet. Ce qui n’est pas le cas ici.
L’assommoir
Hacia la alegria