Vive la République, vive Platon !

La République de Platon

(c) Christophe RAYNAUD DE LAGE

Quelque quinze jours après le baccalauréat, les candidats malheureux à l’épreuve de philosophie seraient bien inspirés de passer par le jardin Ceccano : sur de simples bancs de pierre ou de bois, bercés par le chant des cigales et dans un cadre enchanteur, ils découvriraient que la philosophie, bien au contraire d’une épreuve, est une leçon de vie. Et la leçon, pendant les trois semaines du festival, c’est la République. Celle de Platon bien sûr, revisitée et réinterprétée par Alain Badiou. On connaît sa radicalité. On sait l’inlassable contempteur du capitalisme qu’il n’a jamais cessé d’être. On découvrira ici sa truculence, le mordant de sa traduction, sa permanente ironie. Bref, un Socrate moderne. Ce qui, convenons-en, tombe plutôt bien, vu qu’il y a quand même un peu de Platon dans tout cela !

Ce n’est pas à proprement parler un spectacle, c’est une lecture faite par de jeunes acteurs et des amateurs. Passé la première gêne due à la différence de savoir-faire des protagonistes, on se laisse gagner par l’enthousiasme qui se dégage de ces voix qui se répondent et s’interpellent, qui s’apostrophent et se contredisent.

Pour cette première représentation – pardon : première leçon ! –, saluons le travail réalisé par Didier Galas, qui a su insuffler à ce collectif l’énergie et l’envie de nous faire partager cette pensée engagée, toujours sur la brèche, et qui s’interroge en permanence sur la place de l’homme dans la cité. C’est dense mais pourtant léger, c’est savant mais jamais ennuyeux, c’est drôle et profond à la fois.

Dans ces temps de disette intellectuelle, cette petite heure coruscante est un véritable bain de jouvence.

Tu l’auras donc compris, citoyen-festivalier, nous t’encourageons vivement à soutenir cette République-là.