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VKNG est un condensé d’énergie électrique qui a émergé il y a deux ans sur la scène française, autour de son charismatique leader, le chanteur et saxophoniste Thomas de Pourquery.

Leur premier album « Illumination », dont la release party était mardi dernier à la Maroquinerie, s’avère la parfaite déclinaison du spectre musical du groupe : une hybridation sereine entre une électro néo-cold wave et un rock planant à la Tindersticks.

Les VKNG cultivent les oxymores. Ils jouent un combat permanent entre la lumière et les ténèbres, entre l’homme et la machine. De Pourquery est à l’image de ce paradoxe : un géant nordique et barbu avec une voix douce et soprane. Voilà un manipulateur de consciences qui ne lâche rien du premier au dernier morceau. Car VKNG est d’abord une expérience de scène, une incantation, le déchaînement des valkyries. Les boîtes à effet chauffent et la disto sature l’air, pour soudain laisser leur place à un subtil jeu choral d’harmonies très pop, comme dans « Girls don’t cry ».

C’est que, chez VKNG, les citations sont légions. Les années 70 et les syncopes du R&B historique de Stax ; le groove disco et son incitation au tressautement ; les beats et la réverb exagérée du début des années 80… Et, surtout, une capacité à produire des lignes mélodiques tout aussi hypnotiques que les riffs de basse de Louis Sommer sur lesquels elles s’appuient…

Une électro-pop parfois à la limite du kitsch qui laissera de marbre les contempteurs des loopers et des effets numériques. Mais il serait dommage de passer à côté de l’envoûtement, et de ce rock puissant et tristement prophétique qui clame, trois jours avant les attentats, un « Killing in the name of god ».

“Illumination”, chez Naïve.