Regarde les femmes tomber

Cut

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Les femmes ne sont pas toujours des amies pour les femmes. C’est la réflexion que nous nous sommes faite dès la sortie de la représentation de « Cut ». Il faut dire que les choses commençaient mal : dans des toilettes. Fermez les yeux et pensez à tous les clichés sur les conversations de bonnes femmes s’épanchant au petit coin, vous serez encore loin du compte.

Il ne suffit pas d’utiliser des gros mots comme « vagin » ou pire, « clitoris », pour se revendiquer féministe. Si la pensée ne suit pas, et c’est malheureusement ce qui arrive ici, truffer son texte de ces mots-là le rend au mieux purement anatomique, au pire un brin vulgaire. Répétés ad nauseam, ils finissent par provoquer l’effet inverse de celui qu’on imagine recherché : le corps des femmes en ressort réifié. Trois cocottes gloussant sur la masturbation, ça fait beaucoup de mal aux droits des femmes. D’autant que, des répétitions, le texte en compte par dizaines. Retirons tous les passages où les trois comédiennes répètent leur texte en boucle, que reste-t-il : trente, quarante minutes de représentation ? Devant un spectacle aussi navrant, c’est pourtant encore trop.

Ne retirons cependant pas ceci aux comédiennes : les pauvres font ce qu’elles peuvent malgré une direction d’acteurs de toute évidence défaillante. Au lieu de servir le texte, elle l’enfonce, singeant le sexe, se regardant entre les jambes, dans une sorte de parodie de publicité pour protections féminines. Deuxième degré, péché de naïveté, mystère. Une chose est sûre : rien ne fonctionne. Et ce n’est pas le monsieur qui a fait bruyamment tomber son portable en plein milieu de la pièce, premier signe d’ennui au théâtre, qui me contredira. Vous avez dit raté ?