expo Dakar 66 quai Branly

expo Dakar 66 quai Branly

Il faut dire que l’espace Martine Aublet du musée du quai Branly se prête particulièrement bien à ce type d’expérimentation. Car oui, il faut un certain courage et une saine dose d’inconscience pour penser pouvoir exposer – et donc faire sens – un festival dont la programmation est aussi riche et dense que l’espace scénographique est confidentiel. Certes, historiquement Dakar 66 fait date puisque c’est le premier Festival mondial des arts nègres (FESMAN) sous le patronage de l’Unesco et porté, pour certains un peu trop personnellement, par le président Leopold Sedar Senghor. C’est donc par les traces qu’il a laissé que les commissaires de cette installation approchent l’événement ; tout l’attirail de communication est là, de l’affiche aux enveloppes, des articles de presse au photos des performeurs, l’image officielle du festival dans tous ses états. Traces toujours plus politiques avec les deux documentaires d’époque, un américain et un soviétique, qui offrent une confrontation de points de vue inédite en pleine Guerre froide.
La taille, on le sait tous, ne fait rien à l’affaire, cette proposition savante mais accessible par plusieurs bouts mérite définitivement le déplacement.