De longues minutes

70 minutes

Evidemment, le pitch est attractif. Ce show suisse est en construction at vitam  ; à chaque date de tournée achetée, cinq nouvelles minutes sont créées. Un peu d’entre-soi ne fait pas de mal, on aime toujours se retrouver plongé avec humour dans les problématiques propres à son métier et le système économique du spectacle vivant se prête facilement au second degré. Une bonne idée donc mais une réalisation qui pose les limites du concept. Avec trois jours de répétition à chaque bout ajouté, c’est à un patchwork de scènes à l’écriture flemmarde voire pauvre que l’on assiste. Et ces minutes qui s’égrènent deviennent longues car le bégaiement des blagues a ses limites et le public mérite certainement un poil plus de profondeur. Les yeux rivés sur le chrono, on attend que cette répétition sans fin s’épaississe et prenne enfin à bras le corps l’ampleur de son sujet. Il se trouve qu’en cette 70e minute, ils n’y sont pas encore. Mais qui sait, vu les réactions hilares du public visiblement séduit par ce potache tiède, il sera encore temps de laisser la chance, le temps et les futurs acheteurs faire de ce concept un projet artistique.