(c) Jean-Louis Fernandez

Il est des spectacles que l’on va voir un peu par hasard, ou plutôt par curiosité, des spectacles dont on ne sait rien ou si peu avant d’y aller, mais que l’on va voir quand même parce qu’un détail, un mot, une image a retenu notre attention. “Le Petit Bain” est de ces spectacles. Un de ces spectacles, aussi, dont l’on ressort avec les yeux qui brillent, un magnifique secret qu’on a tout de suite envie de partager avec le plus de monde possible.

“Le Petit Bain” est un grand spectacle. De ceux dont on se souviendra longtemps. Car Johanny Bert et son collaborateur Yan Raballand ont réussi un tour de force : créer une pièce pour tout petits spectateurs aussi bien que pour les grands, avec ou sans enfants. Pour ce faire, pas de texte qui risquerait d’être à la fois trop compliqué pour les plus jeunes et trop simplistes pour les plus âgés, mais un accessoire transgénérationnel : la mousse de bain. Impossible, à la vue de cette montagne de mousse disposée sur le plateau, de réprimer les souvenirs des chapeaux et barbes confectionnés en bain moussant durant l’enfance. On voudrait y plonger, et si l’on ne peut pas c’est Rémy Bénard ou Samuel Watts, qui se partagent l’affiche, qui le fera pour nous.

Hymne à l’enfance, à la poésie du quotidien, “Le Petit Bain” invite à ralentir et à contempler. On a bien essayé de se refréner, de trouver des défauts, mais notre cœur s’y refuse. “Le Petit Bain” est un coup de cœur. Prenons le pari que ses petits spectateurs qui le recevront comme cadeau de bienvenue dans le monde du théâtre deviendront des théâtreux assidus.