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Nous n’avons pas pu voir « L’homme qui tombe », créé à la Tonneelhuis, que Julien Gosselin devait présenter à la MC93 en février dernier. Peut-être est-ce cette absence qu’a voulu réparer Simon Mauclair en choisissant ce même texte de Don DeLillo et une esthétique gosselinesque jusqu’au sommet du crâne. Voyez un peu : une même scénographie (verrière modulable, plateformes pouvant être réagencées pour former, comme dans « Joueurs », différentes pièces enfumées et néonisées…) ; une utilisation du hors-champ et des murs fanés du théâtre pour démultiplier l’espace fictif… ; des corps sur canapé, apparaissant et s’évanouissant par la magie du cinéma ; une musique électronique omniprésente ; des récits quasi-slamés au micro, par des bouches incantatoires en gros-plan (face caméra à la Noémie Gantier) ; une même utilisation du texte écrit, qui est projeté comme couture du récit ; une pelouse au nez de scène (cf. « Les Particules élémentaires » et « 2666 »). On a même cru reconnaître un Frédéric Leidgens (moins chevelu) dans ce pseudo-mystique adepte de bougies dont les vitres (en Plexiglas ici) démultiplient la lueur (on a déjà vu ça dans « Les Noms » non ? Nom de non !). Bref, ce copier-collé reste un mystère, a fortiori dans un festival comme Impatience qui est censé révéler de nouveaux gestes artistiques. Face à un spectacle bénéficiant de subventions publiques comme celui-ci, dont l’intégrité artistique questionne même si on lui reconnaît une direction d’acteur-rice-s efficace, il nous a paru nécessaire de signaler cette curieuse coïncidence, à ce point flagrante qu’elle paraît inexplicable.