Si les zoroastriens offraient des sacrifices de feu au soleil qui disparaissait, chaque civilisation a imaginé sa manière d’inviter la lumière à tromper l’obscurité. Il y a pourtant parfois une tristesse ambiante quand la fête devient obligatoire et que la frénésie des guirlandes et l’abondance des mets en tout genre s’imposent à nos yeux et nous collent au palais. A l’heure où tout un royaume se doit de se réjouir, on commémore ailleurs la destruction du Temple. L’unanimité d’une foule en liesse serait-elle toujours suspecte ? Pas de risque dans ces pages de dénicher une trace de prêt-à-penser et c’est avec une liberté précieusement cultivée que nous traquons la beauté des aurores et défendons les illuminations de ces artistes qui, mieux que n’importe quel arbre résistant arraché à son sol nourricier, sont les figures vivantes et agissantes de la résurrection à venir et les symboles au quotidien des naissances miraculeuses. Au crépuscule de cette année vagabonde, nous tenions à tous les remercier pour les tentatives, les prises de risques, les éclairs de génie et la densité des nuits que nous avons partagées.