« L’espoir par le théâtre ? » C’est par ce souhait à peine interrogatif que Patrick Penot conclut son édito de cette 5e édition du festival Sens interdits et que nous souhaitons par ricochet initier le nôtre, portés ensemble par cet élan qui ne nous demande finalement que de garder les yeux ouverts. Évidemment, Pandore rôde toujours et la naïveté n’est pas de mise ici ; il ne s’agit pas de l’espoir dégoulinant du sucre, galvaudé et amoindri à force d’être lissé, non, celui que nous appelons de nos vœux a de l’avenir et grâce aux pouvoirs occultes des artistes, il s’apprête à sortir enfin de la boîte. Car après tout cette revendication enthousiaste pourrait bien rassembler au-delà des territoires conquis et faire se lever une foule de spectateurs conscients que la scène peut être le lieu d’opérations décisives. Car oui, les artistes de partout et surtout d’ailleurs viennent à Lyon raconter ce monde, éclairer de leur regard des zones sombres de l’histoire, en proposer une lecture à nouveau et choisir le théâtre comme arme manifeste de leur parole libre. Au public à présent de s’en saisir, que la pensée en mouvement nourrisse ou agace importe peu, le débat est une des ultimes preuves de la vivacité de notre humanité. Rêvons plus haut ; que l’interrogation se taise car c’est un point volontiers exclamatif qui ponctuera désormais le credo.