« Bruxelles, attends-moi j’arrive ! » clament, à l’instar de Dick Annegarn, les artistes circassiens du monde entier tandis que s’ouvre au sein de la foisonnante capitale belge « Focus Circus », une année de manifestations consacrée aux arts du cirque. Pour débuter les réjouissances, le festival Up !, biennale internationale de cirque, propose une série de 45 représentations pour 30 spectacles répartis dans pas moins de treize lieux, du 12 au 25 avril 2018.
« Au cirque on ne triche pas »
Le nouveau cirque belge y est mis à l’honneur avec près de la moitié des compagnies issues du Plat Pays. L’occasion de rappeler que le cirque est un art aussi fragile que captivant. « C’est un art qui demande autant d’années d’études que médecine ! Au cirque on ne triche pas, la prise de risque est réelle », affirme Catherine Magis, metteuse en piste, co-organisatrice du Festival Up ! et responsable de l’Espace Catastrophe, structure phare de la création circassienne bruxelloise. Si Bruxelles devient, le temps d’une année, la capitale du cirque, les conditions de création des artistes belges ont fait l’objet de plusieurs interventions. « Une fois diplômés, il est parfois difficile de trouver des endroits pour s’entraîner, notamment en trapèze » a ainsi expliqué María José Cázares, artiste mexicaine diplômée de l’École Supérieure des Arts du Cirque à Bruxelles, lors de la conférence de presse d’ouverture, le lundi 12 mars. Une question d’importance, puisque près d’un tiers des 150 diplômés de l’ESAC ont fait de Bruxelles leur camp de base, au carrefour de l’Union Européenne.
Briser le plafond de verre
« Nous rêvons d’une Europe circassienne collaborative » renchérit Catherine Magis. Le Séminaire international pour le développement des arts du cirque « Fresh Circus », intégré au coeur du Festival Up !, a d’ailleurs permis d’échanger sur les enjeux qui attendent le secteur, des nouvelles technologies à la place des femmes. L’intervention vibrante de Ruth Mackenzie, directrice artistique du théâtre du Châtelet, à Paris s’est avérée tout particulièrement mémorable. Celle qui s’est présentée comme la première femme directrice du lieu depuis sa création (en 1862 !) a encouragé les artistes circassiennes à briser « le plafond de verre». Avant d’appeler l’ensemble des circassiens à s’engager personnellement dans leurs spectacles. « Vous pratiquez un art qui ne fait peur à personne, a-t-elle déclaré. Un art de la joie et de l’évasion. Mais je veux aussi y voir vos dramaturgies personnelles et vos spécificités culturelles en tant qu’artistes et individus ». Durant onze jours, le Festival Up ! s’est employé à proposer une vivifiante réponse à ce défi.