(F)aune

(F)aune

(c) Jean-Louis Fernandez

Impressionnante première image de cet ours immense qui apparaît dans la pénombre. Debout devant nous, peluche ou prédateur, la bête semble vouloir se mouvoir comme un homme, encombré par son corps et sa nature d’animal sauvage. Elle est prise de spasmes, s’écroule et c’est le corps d’un humain, nu et ruisselant, qui s’extirpe de la peau restée à terre. Il cherche furieusement la verticalité comme on voudrait sortir de sa chrysalide. La musique électronique, très pulsée, sonne comme une rage intérieure. L’homme cherche à fuir sa condition animale. Il enfile un jean, mais c’est pour mieux se pencher sur la carapace vide qu’il a laissée. Regrette-t-il quelque chose qu’il aurait perdu dans son processus d’émancipation ? Ce solo puissant interroge avec sensualité la relation ambiguë que l’Homme entretient avec la nature, entre volonté d’élévation culturelle et désir d’harmonie.