(c) Jeanne Garraud

Pauline Laidet a réécrit « On achève bien les chevaux», roman d’Horace McCoy et film mythique qu’elle transpose aujourd’hui. On achève bien les chômeurs… Sourire affiché, une douzaine de couples s’élancent, avides de s’exposer et de remporter l’argent du marathon qu’un Maître de cérémonie pervers, secondé par un guitariste, a imaginé : ils danseront toujours en restant en contact. S’ils fatiguent, ils sont éliminés. Jour après jour, ils s’affaissent, perdent la notion du temps, glissent, s’agrippent à l’autre dans un vertige, vidés de toute pensée, de plus en plus machiniques. De la viande en sursis. Notre jouissance face à la destruction des autres est incommensurable. Mais l’auteur et chorégraphe retourne cette monstrueuse pulsion scopique : le spectacle prend à la gorge les spectateurs.