Lucia Di Lammermoor

Lucia Di Lammermoor

(c) Merri Cyr

Pretty Yende nous a littéralement suspendus entre ciel et terre, incarnation divine de l’amour fou et du talent divin. Dans un décor que Jérôme Savary n’aurait pas renié, servi par une distribution solide comme plate-forme de ses envolées, la diva issue des townships d’Afrique du Sud nous a offert une soirée comme l’on n’ose en rêver. Même avec une mise en scène la maltraitant à tout bout de champ, attachée, suspendue, sur des échafaudages branlants de 3 mètres de hauteur, sa voix a envahi salles, spectateurs et cœurs. Impériale autant qu’infiniment humaine, elle parcourt toute la complexité de Donizetti avec une douceur et une justesse d’interprétation inégalées. Juste jusqu’aux notes ultimes, toujours à l’aise dans la difficulté extrême, elle sert le propos amoureux et musical avec une facilité et une beauté qui laissent le public sans souffle jusqu’à la libération finale, où tous se mettent debout pour exhaler la joie pure et entière qu’elle a générée. On l’aura compris, à voir, entendre et savourer absolument, c’est une expérience unique.