Modèle vivant

Modèle vivant

Stéphanie Mathieu se livre à nu. Modèle posant pour les retraités de banlieue comme pour les étudiants des beaux-arts, pour les rustres comme pour les civilisés à l’extrême, elle se livre, nue et sans gêne aucune, à notre regard. Urgence de partager ses errances, ce lien au corps subtil et travaillé, ces dérives mentales et oniriques quand la pose dure et dure encore, fourmis, crampes, sourires forcés. Cette œuvre est forte dans son humanité brute, dans cette fragilité de femme dont le corps est l’outil de travail, dans cette relation étonnante et difficile entre corps, cerveau et âme. Dans le discours sans barrière ni retenue, à peine travaillé. Ces mots expulsés comme seule voie vers l’affirmation identitaire et l’urgence de vie. Touché.